mardi 14 septembre 2010

RFI se démarque avec ses surenchères habituelles aux mensonges‏

Pourquoi une telle importance de la part de la presse française ?
Quel est l'enjeu pour que cette manipulation délibérée soit si bien calculée depuis 2006 jusqu'à ce jour
Qu'est ce qu'on cherche à dissimuler aux français ??

La dernière trouvaille du putschiste Rajoelina et consorts pour écarter le Président Ravalomanana du paysage politique malgache, a été de condamner ce dernier par contumace aux travaux forcés à perpétuité pour la tuerie du 7 février 2009, une affaire dont la HAT elle même est directement responsable. Voir la video de cette journée.

Mais ce n’est pas vraiment une nouveauté car ce doit être le même conseiller qui avait recommandé à Rajoelina de prendre le pouvoir illégalement, étant donné son inéligibilité constitutionnelle, qui lui a suggéré de fouler aux pieds toutes les procédures judiciaires malgaches pour condamner le Président Ravalomanana sur une tuerie que ce même conseiller avait préméditée et fait exécuter par la clique de Rajoelina. Tout cela pour casser la popularité du Président Ravalomanana qui fait trembler plus d’un de ces putschistes.

Rien de tout cela n’étonne plus personne, du moins les malgaches victimes de cette association de malfaiteurs composée de la HAT et de ses commanditaires.

Mais que dire de l’intégrité de ces journaux et média* qui copient-collent les dépêches de l’AFP sans se poser la moindre question pour parler de cette « condamnation » ? C’est à se demander si les journalistes ne descendraient pas des perroquets et si ces prestigieuses écoles de journalisme serviraient à quelque chose. Sur cette affaire, RFI se démarque avec ses surenchères habituelles aux mensonges.

*Voir lepoint.fr,courrier picard, lequotidien re, france24, l'express, actu voila.fr, lesechos.fr, grandes chaînes de télévision…

Or, la dépêche de l’AFP sur cet événement tend tout simplement à induire en erreur les lecteurs et ressemble plus à une propagande au putsch qu’à une information. Sous prétexte de situer l’affaire dans son contexte, un des devoirs des journalistes, l’auteur de la dépêche déforme la réalité :
- D’abord, il veut faire croire que Marc Ravalomanana est l’ancien président et Andry Rajoelina, le nouveau : AFP 29 août « Madagascar est plongée dans une crise politique grave depuis fin 2008, qui a conduit à l’éviction en mars 2009 du président Ravalomanana et à son remplacement par son principal opposant, M. Rajoelina, alors soutenu par l’armée ». A moins d’approuver l’approche putschiste de prise de pouvoir, le journaliste en question ignore-t-il qu’un président s’élit dans les pays démocratiques ? Marc Ravalomanana a été déchu et s’est exilé certes, mais jusqu’à l’intronisation d’un quelconque président élu, il est le président de Madagascar et Rajoelina, le putschiste. Ce dernier s’est auto nommé président de la Haute Autorité de la Transition (HAT), entité sans aucun fondement légal, une semaine avant la fusillade, sur la place du 13 mai. Avec le soutien direct de ses commanditaires, ce putschiste continue à jouer le président en instrumentalisant tous les appareils de l’état et en usant de la tyrannie et de la corruption pour s’y maintenir.

- L’appareil judiciaire en toute première liste. Un journaliste digne de ce nom devrait pouvoir situer cette condamnation dans son contexte. N’aurait-il pas été au courant des récentes grèves des magistrats malgaches dénonçant les harcèlements qu’exerce la HAT sur eux afin d’obtenir des arrêts et jugements à sa guise. Dans un communiqué, le CSM (Conseil Supérieur de la Magistrature) a condamné tout acte de violences perpétré contre les Magistrats et toutes formes de représailles envers les Magistrats dans l'accomplissement de leur travail. Ceci date du…27 août 2010. Il n’y a que la HAT, et curieusement les media, qui estiment cette condamnation à juste titre. Ne parlons pas de la compétence d’un tribunal pour juger le président ou ce genre d’affaire ni de l’assignation sans fondement légal d’un avocat d’office, cela dépasserait visiblement l’entendement des grands journalistes.

- Et l’auteur de la dépêche affirme sans réserve que « ce jour-là, la garde présidentielle avait tiré sans sommation sur une foule qui se dirigeait vers le palais abritant les bureaux du président Ravalomanana, dans le centre de la capitale, faisant au moins une trentaine de morts et plus d'une centaine de blessés". Et ce, tout en recevant la déclaration d’un diplomate recommandant une enquête approfondie pour ce procès et dénonçant le télescopage de celui-ci avec les réunions politiques en cours. Un journaliste de bon sens devrait savoir qu’une affaire de cette envergure ne peut pas être jugée en quelques heures de procès sans enquête ne serait-ce que préliminaire. La présence d’aucun membre de la HAT sur les bancs des accusés devrait amener un journaliste doté d’honnêteté intellectuelle à modérer ses propos, si toutefois il avait pris la peine de regarder les archives video qui démontrent que les principaux leaders de la HAT étaient sur place pour inciter la foule à se faire tuer. Si par chance, il se trouvait sur le lieu de la fusillade, c’est qu’il a délibérément omis de relayer une partie de l’histoire.

- Pour surenchérir, RFI déclare : "Les accusés ont pris connaissance de leur peine ce samedi 28 août à 6h30 du matin. Plusieurs heures de délibération ont été nécessaires pour établir les condamnations et la justice n’a fait aucun cadeau à Marc Ravalomanana, reconnu coupable de meurtre et de complicité de meurtre. Des témoins ont assuré qu’il avait donné l’ordre de tirer si les manifestants se rapprochaient du Palais présidentiel et c’est ce qui s’est passé, en ce « samedi rouge ». Visiblement, RFI ne souhaite pas ajouter les propos des membres de la HAT sur les lieux en ce « samedi rouge ».

- Les accords de Maputo et d’Addis-Abeba n’étaient pas que des tentatives : ils ont été acceptés unanimement et signés par les 4 principales mouvances politiques. Aussi bien AFP que RFI occultent le fait que Rajoelina les a reniés le lendemain même de sa signature, en engageant des démarches unilatérales, conduisant ainsi les bailleurs de fond à suspendre les aides ; il continue à faire de même avec cette pseudo-réunion des partis politiques excluant volontairement les 3 principales mouvances. Mais il faut sûrement être un journaliste d’un certain degré de curiosité intellectuelle pour se rendre compte que les partis politiques ayant signé le récent accord sont sortis de nulle part et qu’ils ont beau être une centaine, ils ne représentent même pas 0,01% des Malagasy. Quant à la participation des ces soi-disant membres de la mouvance Ravalomanana à cette réunion, nul n’ignore à Madagascar qu’ils n’en font plus partie. Mais les journalistes professionnels peuvent toujours imaginer le contraire. La non participation des trois principales mouvances résulte du fait même que cette réunion n’a rien de consensuel : elle exclut entre autres les deux chefs de file, et plus particulièrement le Président Ravalomanana. Ce n‘est pas vraiment ce que disent ces grands media, comme par hasard.

La seule chose qui soit acceptable de cette dépêche est le propos selon lequel, cela va compliquer les choses, encore que ce n’est certainement pas dans le sens où l’entend l’auteur.

Nous ne croyons pas un seul instant que le journaliste en question soit incompétent, mais il accepte d’être traité comme tel en renonçant à appliquer la charte de Munich, charte des valeurs des journalistes. En revanche, tout porte à croire que le reste imite à merveille les perroquets.

A défaut de pouvoir nous exprimer librement en droit de réponse face à ces géants de la médiamensonge, nous demandons aux internautes épris des droits de l'homme et de la liberté de dénoncer par tout moyen cette pratique calomnieuse des média.

Ecrit par Johary Ralaison

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