jeudi 23 décembre 2010

Le ridicule ne tue pas et la dictature est là

Une réflexion d'un journaliste de Madagascar Tribune, Georges Rabehevitra en dénonçant cette dérive totalitaire d'un pouvoir que personne n'a élu.

Le PT vient de décider que toute manifestation politique est interdite pendant la période de Noël.

On peut se demander quel est le niveau intellectuel des personnes qui décident de ce genre de chose, mais dans tous les cas, je n’ai jamais entendu parler dans le monde d’interdiction avec ce genre de prétexte. On peut proposer ou suggérer des trêves mais cela ne s’impose pas.

Si on fait le bilan des interdictions de toutes sortes depuis que le PT est là, il est bien triste de constater que notre pays est devenu tout simplement un pouvoir totalitaire et une vraie dictature à peine voilée. Ce n’est pas un référendum bidon et organisé dans les conditions que l’on sait qui me fera dire le contraire. Le Chargé d’affaires US avait bien raison de dire en public ce manque criant de liberté dans notre pays. Je trouve même dommage qu’un pays comme la France et une Communauté comme l’UE, n’aient pas eu la même réflexion, et même plus, en dénonçant cette dérive totalitaire d’un pouvoir que personne n’a élu.

Entres les interdictions de manifester et les intimidations en tous genres, la dérive vers le totalitarisme que j’avais énoncé dans un éditorial du 3 décembre est bien là.

Les interdictions de manifester vont donc être étendues sur tout le calendrier : à cause de la Fête Nationale, Pâques, le référendum bidon, Noël, Nouvel An, Épiphanie, Mardi Gras, la rentrée scolaire, le week-end, les jours de marché ! Bientôt ce sera d’autres élections, d’autres prétextes, alors que le PT n’arrête pas de se faire des propagandes, au frais des contribuables SVP. Cela s’appelle vulgairement prendre les gens pour des imbéciles. J’ai déjà dit qu’à force de prendre les gens pour des imbéciles, ils vont se conduire comme tels.

En quoi et au nom de quel principe manifester son mécontentement ou ses idées devraient connaître une pause ? Désolé mais, moi, personnellement, je ne demande pas à mon cerveau d’arrêter de fonctionner parce que c’est Noël, fût-il au balcon ! Je ne peux demander une pause à mon indignation devant le spectacle des cohortes de malfamés ou des enfants qui ne vont plus à l’école à cause de la crise politique. Je ne m’arrêterai pas de contester mon indignation devant ce qui se passe dans mon pays et l’image qu’en donne le PT et tous les politiques qui ne sont là que pour un peu de gamelle. Que ce soit dit et je le dit.

Pendant que tout ce beau monde va se vautrer dans le luxe et la nouba, des pauvres gens et des enfants n’ont même pas de quoi boire et il faudrait que je me taise ? Au nom d’une fête chrétienne plus attachée au commerce qu’à la spiritualité ? Cette nième interdiction signifie pour moi : « ne nous dérangez pas pendant notre festin. Mourrez en silence si vous voulez, mais laissez nous festoyer en paix, nous sommes au pouvoir ! ».

Rajoelina est petit à petit poussé par ses thuriféraires et ses idolâtres vers un point de non retour qui va entrainer le pays pour de bon dans le chaos. Je me demande si lui-même et son entourage peuvent penser une seule seconde qu’ils ne seraient pas là où ils sont s’il n’y avait pas possibilité de manifester.

Si cela continue, il va être pour de bon taxé de jeune dictateur, peut-être le plus jeune que le monde ait connu. Ce n’est certainement pas un honneur pour lui mais certainement une honte pour le pays !

J’ai cette impression qu’après avoir distribué des pluies d’étoiles aux militaires, le PT pense que rien ne bougera et qu’ils peuvent mettre une chape de plomb sur notre pays et museler toutes les manifestations contre leurs gabegies. Pendant ce temps, le trafic de bois de rose ou autres corruptions ne connaissent pas de pause.

L’histoire nous a toujours appris qu’il n’y rien de pire qu’une révolte sans manifestations. C’est exactement comme les volcans, plus ils sont sourds, plus leur manifestation est violente et dévastatrice.

Alors, je vous en prie, Messieurs du pouvoir, ressaisissez-vous, arrêtez de creuser votre propre tombe, et celle du pays avec, en multipliant les interdictions et en imposant une dictature de fait.

Joyeux Noël tout de même à tous, et une pensée à ceux qui sont en prison pour simples opinions politiques ou leurs idées.

Tonton Georges Georges Rabehevitra

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